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    DIEU

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    CONFERENCE 1/3

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    DIEU  : ILLUSION OU REVELATION ?

    COMMENT SE POSE LE PROBLEME DE DIEU ?

    LES CARICATURES DE DIEU .  DIEU DANS LA BIBLE

    Nous allons consacrer trois soirées à réfléchir sur un petit mot de quatre lettres... Je dis un petit mot... mais en vérité je ne sais s'il faut parler de petit mot, car la Bible dit que le ciel et la terre sont infiniment trop étroits pour en accueillir le contenu !

     

    Notre mot c'est Dieu.

    Etant donné l'étendue de notre sujet, je vous propose de répartir nos soirées comme suit :

    La première (ce soir) nous essayerons de voir comment se pose le problème de Dieu. Nous évoquerons quelques caricatures ou fausses idées de Dieu... parmi les plus courantes, enfin nous parlerons de Dieu selon la Bible.

     

    Demain nous prendrons pour thème : Dieu notre Père .

     

    Et la dernière soirée sera consacrée à Jésus-Christ, présence de Dieu parmi nous.

     

    Notre but en vous présentant ces sujets, c'est de vous aider, sans prétention, à mieux comprendre le sens du mot Dieu. 

    Nous voudrions même aller plus loin : vous aider à découvrir la réalité de Dieu.

    Peut-être même, plus concrètement vous aider à rencontrer Dieu personnellement, au moins vous inciter à vous engager dans une relation personnelle et harmonieuse avec Dieu.

    Parce que cela est fondamental, vital même.

     

    Dieu est lasource unique de la vie, de la vie abondante, la source d'une énergie fantastique et d'une harmonie inépuisable... dans laquelle vous pouvez puiser chaque jour, pour votre vie, des richesses infinies, des trésors d'abondance et de plénitude inimaginable.

     

    Dieun'est pas un problème philosophique ou idéologique, ou une simple question d'opinion. Il est la source du bonheur. C'est Lui qui fait battre notre coeur.

    Alors comprendre, au moins commencer à comprendre qui est Dieu et ce qu'il veut faire dans notre vie, peut tout changer. Changer le cours de notre existence, changer notre tristesse en joie, changer nos angoisses en espérance.

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    Si on s'en tient au dictionnaire (au moins du Petit Robert) on trouve au mot Dieu la définition suivante : Principe d'explication de l'existence du monde, conçu comme un être personnel.

    Dans certains milieux, on parle de Dieu comme étant La conscience cosmique (c'est le langage du Nouvel Age) Les spiritualités orientales évoquent l'Esprit Universel. Alexis Carrel le nommait le Substratum immatériel du monde. D'autres préfèrent parler du Grand architecte de l'Univers. ou l'Etre suprême,  si cher aux révolutionnaires de 1789. Tout cela est finalement bien vague et assez insaisissable.

    Déjà au deuxième siècle, St Justin, un des Pères de l'Eglise, écrivait : Le mot Dieu est une approximation habituelle pour désigner une réalité inexplicable !

     Une réalité inexplicable ! C'est affirmer que toute définition de Dieu est insuffisante, et que la réalité se situe très au-delà de notre raison, au-delà de notre logique, au-delà de tous nos schémas intellectuels...

    Comme disent souvent les théologiens : Dieu seul peut parler de Dieu !

    On raconte qu'un journaliste, alors qu'il interviewait le grand savant Albert Einstein, lui posa la question : Croyez-vous en Dieu ?Einstein répondit : - Dites-moi d'abord ce que vous mettez derrière le mot Dieu, ensuite je vous répondrai.

    Il avait tout à fait raison. Parler de Dieu est très ambigu. Tout dépend de ce qu'on évoque, de ce qu'on met sous le mot Dieu . Je crois qu'il vaut la peine de réfléchir à cet aspect des choses.

    Dans un de ses livres, Jean Claude Barrault, raconte son expérience (et je dois dire que j'ai vécu moi-même une telle expérience)

    Jean Claude Barrault raconte donc qu'il parlait un jour avec des incroyants qui exposaient leurs raisons de ne pas croire.

    J'avais, dit JC Barrault, l'impression de me sentir d'accord avec eux. Le Dieu qu'ils refusaient, le Dieu auquel ils ne croyaient pas n'avait rien à voir avec mon Dieu. Il y avait erreur sur la personne. Je ne croyais pas moi-même au Dieu qu'ils refusaient. Ce Dieu là n'était qu'une mauvaise caricature du Dieu de la Bible.

    Comment pouvaient-ils se méprendre à ce point sur notre Dieu ?

    JC Barrault ajoute, que trop souvent les croyants eux-mêmes, donnent à ceux qui les observent, une fausse idée de Dieu. Si nous sommes croyants, nous devons être très attentifs à l'idée de Dieu que nous portons et que nous transmettons.

    Par exemple : Quelle idée de Dieu peuvent donner des gens qui jugent, qui condamnent, qui méprisent, qui massacrent parfois au nom de Dieu

    Quand au nom de leur Dieu, les chrétiens massacraient les Sarrasins au temps des Croisades, ou lorsque les religieux de l'Inquisition brûlaient comme hérétiques de pauvres gens dont le seul crime était simplement de vouloir lire la Bible librement...

    Aujourd'hui,  les intégristes religieux qui assassinent quotidiennement donnent une bien mauvaise image du Dieu de miséricorde... dont ils se prétendent les fidèles serviteurs ! On peut comprendre ceux qui refusent un tel Dieu face à ces horreurs... à ce contre témoignage.

    A travers l'histoire, on a trop fait de mal... au nom du Dieu de l'amour. 

    Je sais bien que l'on ne doit pas juger la valeur d'une cause en regardant seulement ceux qui la trahissent, mais tout de même la responsabilité des croyants est importante.  Si nous nous disons croyants, notre attitude notre comportement, témoignent de Celui dont nous nous prétendons les enfants !

    La plupart du temps, ce n'est pas Dieu que les gens refusent ; mais c'est la façon dont il est présenté. Combien de gens, comme disent les anglais, jettent le bébé avec l'eau du bain !

    Pour revenir à ce que nous disions à l'instant, lorsqu'on parle de Dieu, il est de toute importance de savoir ce que l'on met derrière le mot Dieu.

    En quel Dieu croyons-nous ? (ou ne croyons-nous pas )

    Chacun devrait se poser la question. Je le répète, la réponse que nous apportons est capitale, car la qualité de notre vie est directement liée à la conception de Dieu que nous portons en nous.

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    Je vous propose d'examiner quelquesunes de ce qu'on pourrait appeler les caricatures de Dieu, les fausses idées de Dieu, que se font bien des gens... souvent d'ailleurs des gens de bonne volonté. Ce sont des idées de Dieu qui ne correspondent pas au Dieu de la révélation,  au Dieu de Jésus-Christ. Nous verrons ensuite, comment Dieu se présente lui-même à nous dans les pages de la Bible.

    Le premier de ces faux-Dieu dont je voudrais vous parler, on pourrait l'appeler le Dieu de la magie, ou le Dieu de la superstition. Dieu est alors perçu comme une sorte de puissance magique.  Ce dieu là  est encore très vivace.

    C'est probablement une des premières notions de Dieu que les hommes se sont forgés en observant la nature. Dans les temps  reculés, on ne pouvait pas bien sûr expliquer les phénomènes naturels comme l'orage, le tonnerre, les tremblements de terre... la plupart des cataclysmes... et on pensait naturellement qu'il s'agissait de la colère de quelques dieux irrités... qu'il fallait à tous prix apaiser.

    Alors on offrait des sacrifices, on faisait toutes sortes d'incantations.

    C'est sans doute l'origine des rites, des cérémonies, parfois grandioses, par lesquels on cherchait à s'attirer les bonnes grâces des puissances de la nature, de la vie, de la fécondité etc...

    Aujourd'hui, bien sûr, les croyants ont abandonné ces notions primitives, mais l'idée qu'il faut chercher à s'attirer la faveur de Dieu par des moyens extérieurs, voire artificiels, est encore très présente. C'est une sorte de marchandage avec Dieu dont Jésus d'ailleurs s'efforce de nous détacher, tout au long de l'Evangile.

    Beaucoup de croyants perçoivent encore les rituels, et les sacrements comme  des actes sacrés qui agissent indépendamment de l'homme.

    Pour les adeptes du Dieu de la magie ou de la superstition, ce n'est plus le coeur qui compte, c'est le rite, le geste, la formule de prière, l'incantation... C'est assimiler Dieu à une sorte de distributeur automatique. Il s'agit d'avoir une carte et un numéro de code  et ça marche. Voilà  une dangereuse caricature de Dieu,  une totale déformation de l'Evangile.

    La superstition comme substitut de la foi véritable asservit encore bien des gens... que l'on croirait pourtant très forts ! Combien de sportifs de haut niveau, font encore un signe de croix en entrant sur un terrain de compétition ou sur un stade,  ou portent une médaille quelconque, pour obtenir la faveur de Dieu... Les exemples sont nombreux.

    On cherche plus ou moins consciemment à manipuler Dieu ou à s'approprier  sa protection d'une façon magique. J'ai personnellement rencontré à ce propos des cas pour le moins étonnants.

    Une autre fausse conception de Dieu, très répandue, et qui fait beaucoup de mal, c'est ce que je pourrais appeler le Dieu de la répression, le Dieu gendarme, le Dieu de la punition.

    Je sais bien que la Bible déclare que la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse, mais le mot crainte, ici et ailleurs dans l'Ecriture, n'a jamais le sens de peur, mais signifie plutôt respect, vénération. Cela est très différent.

    Les croyants qui adhérent au Dieu-gendarme, pensent que Dieu passe son temps à nous épier, à nous observer pour noter le moindre défaut, le moindre de nos écarts.... et pour nous envoyer aussitôt la note, sous forme de punitions : maladies,  problèmes,  souffrances etc. Ce Dieu là est dur, terriblement exigent, à la limite de la cruauté.

    Le Dieu de l'amour devient le Dieu de la morale. Une morale rigide, austère, synonyme de tristesse. Là encore, c'est l'extérieur qui compte. La morale prend le pas sur la foi. Elle la remplace même le plus souvent C'est l'Evangile à l'envers. 

    Tout ce qui est religieux devient lourd, pesant, triste... voire sinistre. C'est le monde de la peur ; la peur du châtiment. Une telle conception de la religion n'est pas très attirante. De plus elle est totalement fausse.

    Le comportement de l'homme dépend de ses convictions profondes, de sa foi, et non de sa morale. On commence par faire  confiance à quelqu'un. Ensuite on  modifie son comportement, on transforme sa vie à cause de lui. On ne s'améliore pas dans un environnement de peur.

    La conversion des moeurs, la sainteté, vient toujours après la foi. l'Evangile est tout sauf un code de morale, un catalogue du permis et du défendu.

    Le Dieu gendarme devient aussi parfois le Dieu de l'ordre établi. Ce fut le scandale du 17° au 19° siècle ou les pouvoirs politiques, avec la bénédiction et le soutien des autorités ecclésiastiques, oppressaient les petites gens par la force et la contrainte.

    Un auteur chrétien écrit (je cite) : Il faut dire que  la critique marxiste qui dénonçait une Eglise qui prêchait aux pauvres la soumission à l'ordre établi sans jamais condamner la violence des puissants à parfois porté juste.Ce n'est pas le moment de s'engager sur ce terrain... mais on peut comprendre qu'une telle attitude ait engendré des réactions d'athéisme, un refus de Dieu.

    Nous allons laisser de coté, bien d'autres caricatures de Dieu qu'il faudrait relever... et qui ne sont pas sans intérêt... Mais  je voudrais maintenant vous parler d'une fausse idée de Dieu qui, elle aussi fait beaucoup de dégâts au niveau de la foi : c'est précisément, le Dieu qui accepte le mal, la souffrance... ou mieux encore, comme  le soupçonnent certains, le Dieu qui serait lui-même l'auteur du mal !

    Le problème du mal est certainement le problème le plus grave que nous ayons à résoudre ici bas. D'ailleurs, nous ne le résolvons pas... nous le dépassons dans la foi et dans  l'amour, ce qui est autre chose.

    L'existence du mal, la souffrance des innocents en particulier à fait douter bien des hommes   qui raisonnent ainsi : Ou Dieu n'est pas tout puissant et il ne peut pas vaincre le mal... ou bien, il est tout puissant mais il ne s'occupe pas de nous...  l'Evangile tient un tout autre langage !

    Disons d'abord que Dieu est tout puissant, mais que sa toute puissance est une toute puissance d'amour. Cela veut dire qu'il souffre avec nous du mal dont nous souffrons. Cela veut dire qu'il est avec nous dans nos combats... et que nous pouvons compter sur lui en toute circonstance. Au coeur de nos souffrances, Dieu agit, mais autrement, et sans doute bien plus profondément que ce que nous pouvons imaginer.

    Nous aurions tort de soumettre Dieu à nos propres catégories. Trop facilement, nous imaginons Dieu tout puissant selon nos propres idées. Nous pensons savoir exactement ce que Dieu aurait dû empêcher, et ce qui aurait dû arriver. Mais, je le répète, la toute puissance de Dieu est plus profonde et bien différente de ce que nous pouvons imaginer

    Nous reparlerons de cela plus longuement, car c'est le coeur même de notre propos. Mais à ce stade de notre réflexion, il est très important de le souligner.

    Pourquoi le mal, pourquoi souffrons-nous ?

    On ne se débarrasse pas facilement de cette angoissante question.

    Nous ne pouvons évidemment ici qu'effleurer le sujet. Le problème est trop vaste. Il faudrait lui consacrer plusieurs heures pour commencer seulement à déblayer le terrain. Brièvement, je voudrais tout de même vous proposer  quelques pistes de réflexion.

    e problème de la souffrance à toujours heurté la sensibilité de l'homme. Et ce problème à été mis spontanément en relation avec l'existence de Dieu. Une très abondante littérature en témoigne.

    Le christianisme n'est pas un système philosophique. Il ne présente donc pas une explication rationnelle du mal. Il nous invite plutôt, pour commencer, à ne pas nous bloquer sur l'inexplicable.

    Etant avant tout un guide pratique pour la conduite de la vie, l'Evangile nous dit, selon sa manière habituelle, imagée et poétique, que le mal se présente comme de la mauvaise herbe qu'un ennemi viendrait semer de nuit dans un champ de blé.

    Il faudra supporter cette situation inconfortable jusqu'à la moisson.

    Alors la mauvaise herbe sera détruite (Matthieu 13/24-30).

    L'Evangile pourtant ne parle pas de résignation. Tout au contraire. Le mal est le mal et il faut toujours le combattre... avec les armes appropriées. Tout au long de sa vie sur la terre Jésus n'a pas fait autre chose que de s'attaquer aux racines de ce mal. 

    Il est seulement précisé que dans notre situation actuelle, il nous est impossible de nous affranchir totalement de son joug.

    Mais au niveau individuel,  et ceci est très important,  une victoire personnelle sur le mal est toujours possible.  Elle se situe dans le prolongement de la victoire du Christ. L'Evangile est un immense message d'espoir.

    Quand la souffrance nous atteint, il nous faut prier celui qui a vaincu la souffrance et la mort.

    Autrement dit, chacun de nous, en vivant l'Evangile, en plaçant sa foi dans le Christ vivant, peut dominer le mal, vaincre le mal en lui, et connaître une extraordinaire expérience de libération.

    Cela dit, la foi n'apporte pas une explication du  problème du mal. Elle est un dépassement de la question. Pas une réponse logique, confortable et sécurisante, mais une grande espérance, un dynamisme qui nous entraîne au-delà de l'espace et du temps.

    Je veux dire ici quelque chose de fondamental : Grâce au Christ, nous savons que malgré les apparences, le monde réussira (Apo 21/1-7) Voilà la vision chrétienne de l'avenir.

    Encore une fois, pour l'Evangile, le mal représente une situation provisoire... qu'il faut affronter avec courage, avec espoir, avec foi, avec amour, dans le sillage de Jésus-Christ et avec la certitude de la victoire finale. Cela peut paraître utopique, mais c'est bien le message de l'Evangile. A chacun d'engager sa foi.

    Et là, il faut dire encore quelque chose de très fort : Dieu n'est pas l'auteur du mal. Seule une conception insuffisante, limitée, caricaturale de Dieu peut laisser cette impression. Face à nos souffrances Dieu n'est pas un spectateur désabusé ou impuissant. Il les porte avec nous. Nous ne savons pas d'où viennent toutes nos  souffrances, mais nous refusons d'en rendre Dieu responsable.

    Dieu se présente dans la Bible, aux cotés de l'homme comme un adversaire du mal et de la souffrance. Redisons-le, Il le combat avec l'homme et en l'homme.

     

    Pour vaincre le mal, le Christ a donné sa propre vie sur la croix. Dieu a payé très cher, pour nous, la victoire sur les forces du mal.

    Nous n'avons du monde et de la vie, qu'une vue bien trop partielle pour saisir le sens de tous les événements. La Bible ne cesse de nous dire que la vie ne se limite pas à ce que nous pouvons en observer.

    Avoir la foi, c'est faire confiance. Ce n'est pas tout comprendre, tout expliquer. Croire (au sens chrétien du terme) c'est savoir que malgré tout Dieu nous aime, que rien n'est définitif actuellement, et qu'aucune injustice ne pourra subsister en dépit des apparences. Voilà la certitude du chrétien.

    Croire en un Dieu qui voudrait le mal,  un Dieu qui  laisserait le mal  faire son oeuvre de destruction et de mort, un Dieu qui se désintéresserait de l'homme qui souffre... serait certainement la pire chose. Personnellement, un tel dieu ne m'intéresserait pas

    Ce Dieu là  serait peut-être le dieu Moloch, Dagon, le dieu  des Philistins, ou le dieu Baal... ce ne serait sûrement pas  le Dieu de Jésus-Christ.

    Le Dieu que pourfend un philosophe comme Jean Paul Sartre dans ses écrits, ressemble bien plus à ces idoles monstrueuses  qu'au Dieu de la Bible.

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    Ilexiste bien d'autres caricatures de Dieu... Mais nous n'insisterons pas sur cet aspect des choses car il est bien plus intéressant de consacrer du temps à  parler du Dieu de la Bible, du Dieu de la révélation., du Dieu vivant, du Dieu d'amour qui change la vie des hommes je vous l'ai déjà dit, et qui nous ouvre des chemins de paix, des chemins de lumière, des chemins de bonheur et de Vie éternelle.

    Les reporters radio font parfois ce qu'on appelle un "micro-trottoir". Ils se promènent dans la rue et tendent un micro aux gens pour recueillir leur opinion sur un sujet particulier.

    Imaginez ce que donnerait une question comme  " Pour vous qu'est-ce que Dieu" ?

    Imaginez les réponses... ou plutôt les silences, les airs embarrassés !

    En effet, laissés à eux-mêmes, c'est à dire en dehors de la révélation biblique et évangélique, les hommes ne peuvent qu'inventer des approches dérisoires de Dieu. Ils ne peuvent que balbutier... et s'égarer en se faisant des idées fausses... caricaturales, nous venons d'en parler, et parfois dangereuses parce qu'illusoires.

    Alors, ouvrons la Bible.

    Curieusement,  la Bible ne donne aucune description de Dieu. Elle ne nous invite même pas à nous poser le problème de Dieu comme on le fait dans le monde moderne.

    Elle nous invite simplement à l'écouter parler. Elle nous invite à  lui répondre , elle nous invite à chanter sa gloire,  à lui  faire totalement confiance, et  à lui offrir notre amour en retour.

    La Bible s'ouvre sur une page extraordinaire : la Genèse. Dès les premiers mots on découvre que Dieu est là, que Dieu existe. Son existence s'impose comme un fait  qui n'a besoin d'aucune explication. Dieu n'a ni origine ni devenir. Il est l'unique, le premier et le dernier... et le monde tout entier est son oeuvre, sa création., l'expression de sa pensée.

    Parce qu'il est le premier, Dieu n'a pas à se présenter, il s'impose à l'esprit de l'homme du seul fait qu'il est Dieu. Nulle part on ne suppose une découverte de Dieu, une démarche progressive de l'homme aboutissant à poser son existence. Il n'y a dans la Bible aucune place pour le doute ou pour l'athéisme.

    Mais si dans la Bible, l'existence de Dieu s'impose comme l'évidence même, le Livre Saint ne nous donne aucune explication quant à la nature intime de Dieu.

    Le ciel, dans toute son immensité, ne saurait le contenir (1 Roi 8/27).  En s'exprimant ainsi et de bien d'autres façons, les auteurs inspirés nous disent à leur manière, que Dieu  est au-delà et au-dessus de tous nos schémas, de tous nos raisonnements... de toute notre imagination... Nul ne peut le voir, et nul ne peut comprendre son mystère. Nous en parlions au début de cette entretien.

    Cependant, si nous ne pouvons comprendre, analyser, cerner, la nature intime de Dieu, Il nous est donné de pouvoir le rencontrer au fond de nous-mêmes,  le connaître, et d'une certaine manière de partager sa vie.

    C'est le coeur même de la révélation, le centre du message de la Bible.

    La Bible raconte qu'un jour, Moïse, un des plus grands, sinon le plus grand témoin de l'histoire des relations entre Dieu et les hommes, se trouvait dans le désert du Sinaï. Il faisait paître un troupeau de moutons dans de maigres steppes. Après avoir vécu en prince à la cour de Pharaon, Moïse était devenu berger.

    Dans ce lieu de silence et de solitude, il fit une étrange expérience.

    Il remarqua, dit le texte, un arbuste, un buisson d'épineux sans doute, qui brûlait... mais d'une étrange façon, il brûlait sans se consumer... Avec une certaine crainte mêlée de curiosité, Moïse s'approcha. Alors une voix  puissante,  s'adressa à Lui. (Il faut lire ce palpitant récit dans le livre de l'Exode -Chapitre trois-)

    La Bible rapporte qu'un étrange dialogue s'établit entre Moïse et Dieu... car c'était Dieu qui lui parlait directement, comme on parle avec un ami.

    Lorsque Moïse voulant connaître son interlocuteur, lui demanda quel est ton Nom ? Dieu lui dit  Je m'appelle : YAHVE Ce qui, en Hébreu, veut dire JE SUIS, et que l'on traduit  souvent dans nos Bibles françaises par l'ETERNEL. (Bien que ce ne soit peut-être pas le meilleur terme pour rendre compte de cette extraordinaire révélation).

    YAHVE, ça veut dire Je suis qui je suis...  On peut comprendre : N'essayez pas de me sonder, vous n'y arriverez pas. Faites moi simplement confiance. Suivez-moi comme des brebis dociles...

    YAHVE, cela veut dire aussi : Si tu souffres, Je suis  là, à tes cotés... je te soutiens.

    On peut comprendre encore : Je serai toujours avec toi,  Je t'accompagnerai sur tous tes chemins...

    Il y a la fois l'idée de l'Etre  invariable, immuable, qui ne se lasse pas, qui ne vieillit pas, et l'idée de présence constante : celui qui est là, qui ne déçoit pas.  Je serai toujours avec toi,  Je suis le rocher et non le sable...

    En révélant son Nom, Dieu se manifeste comme une personne. Il exprime son désir de se faire proche, non seulement de Moïse, mais de chacun de nous. Dieu ne désire pas seulement que nous le connaissions comme Créateur, tout puissant... mais avant tout comme un Père, comme notre Père. (notre prochain sujet)

    Dieu veut cheminer avec nous. Prendre la tête de la colonne humaine, nous conduire vers un pays qu'il nous montrera... selon ses propres paroles données à Abraham... symboliquement, nous conduire vers le bonheur, vers la plénitude.

    Je suis Celui qui suit. Désormais voilà mon nom. Tu sais comment je m'appelle. Tu peux donc m'appeler, je te répondrai.

    En nous donnant son Nom, Dieu veut nous inviter au dialogue. On peut lui parler, on peut l'atteindre, on peut le prier. Il est là pour nous !

    Par rapport à toutes ces divinités vaporeuses qui s'évanouissent comme un tourbillon  de moucherons, Dieu, le vrai Dieu, est vivant. Il est quelqu'un que l'on rencontre. Je suis là. Vous pouvez vous appuyer sur moi. C'est un Nom de solidité, un nom de fidélité.

    Le Dieu de la Bible est à la fois majestueux et familier. On à parfois l'impression qu'il dit à l'homme : Asseyons-nous... et bavardons un peu

    On retrouve dans le NT ce beau verset qui a encouragé tant de croyants : Il est le même hier, aujourd'hui, éternellement... 

    L'accent porte donc plus sur la notion de présence, que sur celle d'existence.  

    Et ce qu'il faut noter, c'est que cette présence est bienveillante, bienfaisante.

    Ce qui caractérise le Dieu de la Bible, c'est qu'il veut faire Alliance avec les hommes. Il est souvent appelé le Dieu de l'Alliance. Dieu a un projet pour l'humanité. Il a un plan pour le bonheur des hommes... et il les invite à entrer dans son Alliance, c'est à dire à marcher avec Lui, à vivre en s'appuyant sur lui.

    C'est dans l'Alliance avec Dieu que se situe le destin de l'homme, la grandeur de l'homme, le bonheur de l'homme. De nombreuse fois dans l'histoire Dieu renouvelle son Alliance avec des personnages : Avec Noé,  avec Abraham, avec Moïse... puis avec un peuple tout entier auquel il confiera sa révélation, Sa Parole,  pour qu'elle soit ainsi offerte à l'ensemble de l'humanité.

    Dieu veut faire alliance avec moi, il veut faire alliance avec vous.

    Ce qu'il y a de passionnant c'est que les relations entre Dieu et les hommes s'établissent dans l'histoire des hommes. L' Alliance avec Dieu, la révélation... qui sera consignée dans les pages de la Bible, et dont le Livre rend témoignage ne représente pas un courant de pensée, une idéologie religieuse parmi d'autres, mais elle s'incarne dans une histoire réelle, une histoire très concrète. Ce n'est pas une théorie... c'est un FAIT.

    Un Dieu Créateur... Un Dieu qui manifeste sa présence.... un Dieu qui dit son Nom... un Dieu qui fait Alliance avec les hommes... C'est déjà formidable. Mais il y a plus :  Dieu va manifester son amour pour l'humanité. Ici nous atteignons le sommet de la révélation.

    Un des joyaux de la Bible, c'est cette phrase, ce verset de St Jean : Dieu nous a aimé le premier (1 Jn 4/10-19)  L'amour de Dieu pour nous fera l'objet de nos deux prochaines conférences, mais déjà il fallait le souligner car c'est sur cette certitude de l'amour de Dieu pour nous que repose notre relation personnelle avec Lui et toute notre espérance.

    Réfléchissons :Si nous découvrons Dieu dans ses oeuvres, dans sa création... dans son immensité, dans sa complexité... nous ne pouvons qu'être pleins d'admiration... mais cela a quelque chose d'inquiétant. Que sommes-nous face à cette puissance infinie ? Il suffit de songer à l'énergie fantastique contenue dans un atome de matière... pour être saisi de vertige... et je ne parle pas de l'immensité galactique, des milliards de milliards d'étoiles qui dansent dans un univers incommensurable.... Finalement, tout cela est effrayant.

    Mais lorsque ce Créateur le Maître de l'univers, se penche vers nous, avec une infinie tendresse, et nous dit : Ne crains pas, n'aie pas peur, je suis avec toi, je ne veux que ton bien, je t'offre mon amour... Alors tout devient différent, l'angoisse se transforme en chant d'allégresse... Le monde perd son caractère inquiétant, l'existence prend tout son sens... notre vie devient une marche vers la lumière.

    Comme il est libérant de réaliser cela.

    *******

    Nous vivons aujourd'hui des temps de folie. Bien des hommes ont perdu tous repères. Il semble que la barque de l'humanité s'en va à la dérive, ayant rompu ses amarres. Le mal se déchaîne, la violence gangrène notre société...

    Toutes les politiques, les philosophies, les religions elles-mêmes, n'y peuvent rien.

    Pourquoine pas revenir aux sources pour puiser la seule eau qui soit vraiment capable de nous satisfaire, de nous désaltérer, de nous apporter la paix, la sérénité, l'épanouissement de nos vies....

    Dieu nous rappelle qu'il est Notre Père (ce sera le thème de notre prochaine soirée). Pourquoi ne pas chercher refuge en Lui ?

    Nous arrivons au terme de notre entretien.

    C'est avec la lecture d'un Psaume de la Bible que je voudrais le conclure. Ecoutez-le avec attention. C'est à vous qu'il s'adresse. C'est à vous que Dieu parle ce soir... Puissiez-vous partager les sentiments du Roi David, le Psalmiste :  Ps 23. (Version Kuen - Adaptée - )

    L'Eternel est mon Berger, Je ne manque de Rien.

    Grâce à lui je me repose sur de verts pâturages.

    C'est lui qui me conduit au bord des eaux calmes et bienfaisantes

    Il renouvelle  mes forces et, pour l'honneur de son Nom,

    Il me mène pas à pas sur le meilleur chemin.

    Si je dois traverser la vallée où règnent les ténèbres de la mort,

    Je ne crains aucun mal, car tu es auprès de moi.

    Ta houlette de berger me guide et ton bâton me protège.

    Pour moi tu dresses une table aux yeux de mes ennemis.

    Tu oins de parfum ma tête et tu fais déborder ma coupe qui m'enivre de joie.

    Oui, toute ma vie, ta bonté et ton amour m'accompagneront.

    Et je pourrai demeurer dans la présence du Seigneur

    jusqu'à la fin de mes jours.

    Bonne soirée et

    Que Dieu vous bénisse. A Demain.