DIEU NOTRE PERE
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CONFERENCE 2/3
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LE
DIEU PERE
L'idée
que Dieu soit un Père pour l'homme remonte assez loin dans la sensibilité
religieuse de l'humanité. Des découvertes archéologiques en témoignent. On a
retrouvé récemment des textes Mésopotamiens de plusieurs milliers d'années
avant Jésus-Christ, qui ne laissent aucun doute à ce sujet. Certains dieux de Rome ou de la Grèce antique
étaient parfois appelés "père des hommes".
La qualité paternelle incluait surtout
pour Dieu le rôle de protecteur.
En dehors de la Bible, le Père de ces
religions antiques, était très proche de la paternité humaine. Il avait
ses qualités... mais aussi ses défauts et ses limites.
Si Baal était parfois invoqué comme
Père, il est évident que cela n'avait rien à voir avec la révélation biblique.
Dans
la Bible, Dieu se révèle comme un Père, mais un Père modèle. Si la paternité
de Dieu a des points de ressemblance avec la paternité humaine, sa réalité
est d'une toute autre dimension.
Comment est-elle apparue ? Une lecture
attentive des textes nous le laisse entrevoir.
Au XIII° siècle avant J.C., les Hébreux étaient
réduits à l'esclavage sur la terre d'Egypte. Ils souffraient cruellement de
cette pénible situation.
C'est alors que sous la conduite de
Moïse, lui-même inspiré par le souffle de l'Eternel, ils se mirent en marche,
pour se libérer de leurs chaînes.
Ce fut l'extraordinaire épopée de
l'Exode... qui les amena à franchir les eaux de la mer rouge et à marcher
vers la terre de Canaan, la terre
promise... qui fait aujourd'hui encore l'objet de tant de contestations !
C'est
à ce moment là que Dieu se révéla comme un Père pour son Peuple, en se
montrant à la fois, protecteur, nourricier, éducateur... bref, en manifestant à
son égard , les meilleures qualités d'un vrai Père, un Père plein de bonté et
de générosité et de sagesse.
Dieu demandait simplement la confiance de ces
hommes, leur foi... et il les assurait de Son soutien, de sa bienveillance. Deutéronome
14/1 : Vous êtes les enfants de l'Eternel
Dieu ne voulait plus seulement une
Alliance... mais une famille. Pas des alliés ou des partenaires, mais des fils
et des filles !
Mais si la notion de Dieu-Père est
ainsi présente dans l'Ancien Testament, (on la perçoit dans certains passages ;
une quinzaine tout au plus), ce
n'est qu'avec le Nouveau Testament, avec
le message de Jésus, qu'elle se développera et prendra sa véritable dimension.
Elle prendra une dimension
universelle. Car Dieu n'est pas le Père d'un petit groupe d'hommes ou d'un
peuple particulier. Il est le Père
de tous les peuples, de tous les hommes,
de chaque homme, quelque soit sa race, sa condition... quelque soit son péché.
Telle est bien la révélation de l'Evangile.
Il
serait dommage, que nous nous contentions d'une approche purement
intellectuelle de notre sujet. Nous avons dit hier soir en parlant
de Dieu, en évoquant le message de la Bible, que ce qui était important,
essentiel, ce n'était pas de parler de Dieu mais plutôt d'écouter Dieu nous
parler.
Dieu a quelque chose à nous dire, oui à vous
et à moi. Il veut nous parler de nous, de nos vies, de nos problèmes, de nos
préoccupations, de nos difficultés, mais aussi, et plus encore, de notre
relation personnelle avec Lui.
Selon l'Evangile, ce qui détermine le succès ou l'échec d'une vie, ce n'est pas la
réussite sociale, ou les biens que l'on possède, ou l'étendue de notre culture.
Ce n'est pas la gloire de ce monde, ou la considération des hommes... c'est
essentiellement, la qualité,
l'intensité, l'harmonie de notre relation personnelle avec Dieu notre Père
!
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Nous
allons donc chercher maintenant à faire connaissance avec Dieu notre Père, tel qu'il se
révèle lui-même dans les pages de la Bible, et de l'Evangile en particulier.
Le Livre Saint, encore une fois, est
bien la source unique de notre connaissance sur Dieu et des choses de
son Royaume. C'est pourquoi, il demeure et doit demeurer notre seule référence
en la matière.
De
nombreux textes nous parlent du Père, qui communique la vie, sa propre vie, à ses enfants que
nous sommes. C'est le sens même de toute
paternité. Encore une fois, Dieu notre Père
prend soin de nous, nous éduque, nous garde. Il voit dans le secret
et Il lit dans nos coeurs comme dans un livre ouvert...
Il est un Père qui nous parle, avec
douceur, avec délicatesse... et quand c'est nécessaire, avec rigueur et
avec une certaine sévérité... Un
père surtout qui nous écoute, qui écoute la prière des ses enfants. Et
au-dessus de tout cela, Il est un Père
qui nous aime, d'un amour que nous ne pourrons jamais imaginer ! Je veux
encore insister sur ce point.
Pour
nous aider à nous souvenir de ce que le Père est pour nous, et pour que
nous puissions l'invoquer à partir de nos besoins les plus fondamentaux, Jésus,
nous a laissé une prière, que tous les chrétiens connaissent par coeur.
Le
texte du Notre Père est une
réponse de Jésus à la question de ses premiers disciples qui lui demandaient un
jour de leur apprendre à prier.
D'une manière à la fois très simple, et
très profonde, ce texte dit l'essentiel et se révèle comme un guide
sûr pour orienter nos relations personnelles avec le Dieu qui nous donne la
vie et qui nous aime.
Je
vous propose donc que nous nous arrêtions un instant sur chacune des propositions de ce texte de l'Evangile, et
que nous nous laissions interpeller individuellement par son message.
Nous allons commencer par en faire la
lecture :
Notre
Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que
ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre
pain de chaque jour. Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à
ceux qui nous ont offensé. Ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre
nous du mal, car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la
gloire pour les siècles des siècles.
Amen. (Matthieu 6/ 9-13).
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Je viens de parler de se laisser
interpeller par ce texte de l'Evangile. On ne le redira jamais trop : C'est
dans la mesure ou nous accepterons de relire toute notre vie à la lumière des
paroles du Christ que nous entrerons dans la plénitude de l'existence.
Dès
le premier mot le texte du Notre Père délivre son message :
NOTRE.
Avez-vous
remarqué que les hommes, en général, n'aiment pas trop dire
"notre" ! On préfère de beaucoup dire "Mon" !
C'est à moi, à moi seul et non pas à l'autre. Que l'autre ne s'avise pas de
prendre ce qui est à moi...
Mon...mon...mon...
L'instinct de propriété est rarement sage. Il
est souvent à l'origine de conflits, qui peuvent être tragiques. Que de crimes
commis pour s'accaparer le bien des
autres, ou motivés par la soif du
profit, ou par l'intolérance. Cela va de la simple querelle de famille à la
guerre mondiale !
Quand Jésus nous invite à considérer
Dieu comme Notre Père... il souligne la
solidarité humaine. Il évoque ce qui devrait être le ciment de l'humanité,
et nous permettre de vivre heureux et en paix... L'unité que nous avons tous, les uns par rapport aux autres...
parce que nous sommes tous frères...
au-delà de nos conditions raciales, sociales, éducatives ou autres. Comme nous
avons du mal à comprendre cela !
En nous rappelant que Dieu est Notre
Père, notre source commune, notre
vie commune... Jésus nous enseigne le secret de la réussite, le secret du bonheur !
En nous demandant de nous aimer les uns
les autres, il ne nous dira pas autre chose.
Qui prendra conscience de cette
prodigieuse révélation ? Qui décidera de la mettre en pratique ?
NOTREPERE
En nous assurant que Dieu est notre
Père, Jésus fait littéralement basculer les relations entre Dieu et l'homme.
Dieu n'est plus le lointain monarque, l'inaccessible... mais le tout proche,
l'intime.
Jésus nous propose même une approche de Dieu... qui se situe à la limite
de la familiarité... ce qui n' évacue pas bien sûr, l'immense respect
que nous lui devons.
Jésus nous invite à appeler Dieu : Abba... En Araméen, la langue du Christ,
cela veut dire : Papa ! Il y a là une forte connotation affective. C'est
inimaginable. On pourrait traduire "Père chéri". Ce simple détail
nous en dit plus sur Dieu que des milliers de livres savants.
Comme l'écrit un auteur : Voilà de quoi ouvrir dans nos coeurs des
cataractes d'une joie torrentielle !
Platon et les philosophes antiques,
parlaient bien du Père pour évoquer la
divinité créatrice. Mais cela n'était qu'un concept intellectuel... froid,
lointain, sans aucune influence sur la vie quotidienne.
La révélation chrétienne, au contraire,
nous invite à rencontrer en nous, dans notre coeur, un Dieu vivant, un
Dieu proche, un Dieu qui nous entend, qui nous comprend, un Dieu qui veut se
manifester dans nos vies... Un Père, un Père qui nous aime et qui prend
soin de nous. N'hésitons pas à le
redire.
Dans son immense amour, le Dieu tout
puissant, le Dieu de l'infini. Le Dieu redoutable... décide de s'abaisser jusqu'à nous, pour que nous
puissions le rencontrer, l'accueillir, le sentir proche... pour que nous
puissions nous réfugier dans ses bras tendus vers nous. Pour que nous puissions
l'appeler Papa ! (ou tendre Père)
La Bible n'exclue pas d'ailleurs la
dimension féminine. On peut le souligner. Si
Dieu est Père il est aussi une Mère. Il à d'une Mère la tendresse, la
délicatesse... la douceur.
Par amour, Dieu se lie avec
l'humanité... et il est totalement et merveilleusement compromis.
Cela
parait irréel... Et pourtant c'est là, dans la révélation du
Père, que s'exprime le paradoxe de la
foi chrétienne. En Dieu s'allient les extrêmes : La puissance absolue...
et l'amour absolu... la distance absolue et la proximité absolue !
Devant une telle révélation, nous
devons réviser toutes nos conceptions du pouvoir, ou de la puissance, de
la souveraineté ou de la Seigneurie. En se manifestant comme un Père, Dieu
nous révèle que la puissance de Dieu est... le contraire de la puissance de l'homme.
La puissance de l'homme se veut
musclée, violente... parce qu'elle n'est qu'une minuscule puissance. La toute
puissance de Dieu n'est pas dans les armes ou dans la violence... elle est tout
entière dans la douceur, dans l'abaissement, dans l'amour. La toute puissance
de Dieu est une puissance d'amour.
QUIEST DANS LES CIEUX
L'Evangéliste Matthieu emploie souvent
cette expression typiquement juive et qui était simplement une métaphore, une
façon d'éviter de prononcer le mot Dieu ce qui, pour les Juifs, semblait
irrespectueux... à la limite de la crainte superstitieuse.
Au lieu de dire Dieu, ils parlaient
donc du Royaume des cieux. Encore une fois cela est typique du contexte judaïque de l'époque.
Notre Père qui es aux cieux... ça veut
dire, notre Père, toi qui est le Dieu véritable.
L'expression est beaucoup plus
théologique que spatiale. Les cieux ne désignent pas d'abord un lieu
spécifique. D'ailleurs, la Bible elle-même dit que Dieu est si grand que les cieux et la terre ne peuvent le contenir
Les commentateurs pensent encore qu'il
y a dans l'expression "qui es aux cieux, une orientation spirituelle intéressante.
Jésus
veut élever la pensée de ceux qui prient, de ceux qui s'adressent à Dieu. Dès les
premiers mots il les détourne de la terre en quelque sorte, et les invite à
s'élever en esprit vers les choses d'en haut. En évoquant les cieux, on est
déjà en quelque sorte dans le monde de la vie abondante, dans le monde de la
victoire.
Ce n'est pas une illusion, ce n'est pas
un rêve merveilleux qui nous déconnecte du réel... c'est une façon d'appréhender
ici bas, le monde de demain. Cela
donne des forces pour le combat quotidien.
Le Père auquel on s'adresse est
au-dessus. Il domine toutes nos misères, toutes nos souffrances, toutes nos faiblesses... et en même temps, il
nous est proche, intime... comme disait St Augustin, Dieu est plus intime à
moi-même... que moi-même ! Et il nous donne accès à Sa Victoire.
QUETON NOM SOIT SANCTIFIE.
Dieu a un nom. Nous avons vu
l'importance de cette révélation. Dieu n'est pas une idée, un principe
anonyme... une force mystérieuse, une énergie... Dieu est une personne.
Une personne vivante, réelle. On peut le rencontrer, lui parler... et entendre
Sa Parole !
Nous avons déjà largement développé ce
thème. Je n'y reviendrai pas.
Je voudrais m'arrêter sur le sens de
sanctifié. Comment comprendre en langage
clair, cette expression que ton Nom soit sanctifié ?
Sanctifié vient du mot saint. Il est
évident que l'Evangile ne suggère pas que Dieu doit être sanctifié parce qu'il
serait insuffisamment saint ! Ce serait absurde. Nous pouvons affirmer avec
toute la Bible que Dieu est Saint, parfaitement Saint... au plein sens de ce
terme.
Sanctifié
veut dire aussi proclamé saint. Que
soient connues et reconnues toutes ses perfections.
Ainsi les hommes sont invités à sanctifier le nom ou la
personne de Dieu, c'est à dire à lui manifester
l'honneur qui lui est du. Que Dieu soit reconnu, respecté, loué,
universellement et de façon suprême. Si Jésus parle de cela, c'est parce que
c'est une chose fondamentale... que l'on ne peut négliger impunément.
En célébrant Dieu, on se construit, on
s'édifie soi-même. Ce n'est pas seulement pour lui-même que Dieu demande à être
célébré, mais c'est avant tout pour que nous puissions grandir en lui. Pour que
sa vie et sa nature pénètrent la nôtre. Voilà un nouvel effet de son amour pour
nous.
Pour
bien des gens, et même parmi ceux qui se disent croyants, le nom de Dieu
ne signifie pas grand chose dans la vie de tous les jours ! Beaucoup croient en Dieu mais vivent à
distance de Dieu, pratiquement comme si Dieu n'existait pas. Ils ne le
recherchent que lorsqu'ils ont un problème, ou pour sortir d'une situation
critique... et encore !
Comme dit un auteur, ils ont recourt
à Dieu comme on à recourt au médecin, à l'avocat ou au plombier. Ils ne
sont pas au service de Dieu... mais par contre, ils veulent un Dieu qui soit à
leur service : un Dieu qui préserve leur santé, qui fasse prospérer leurs
affaires, qui leur évite les accidents, qui leur ouvre les portes du succès ou
qui répare leurs infortunes !
Dieu (son Nom) n'est pas sanctifiée
comme il conviendrait . Et les grands perdants, ce sont les hommes. Comment être
heureux lorsque l'on néglige de se
désaltérer à la source unique du bonheur, à la source de la vraie vie ?
QUETON REGNE VIENNE :
Si la notion de Père est fortement
attachée au Dieu de la Bible, la notion de Roi ne lui est pas étrangère. On la
retrouve de nombreuses fois dans l'Ancien testament. Le Livre des Psaumes y
fait de nombreuses allusions.
Dans les Evangiles, Jésus évoque très
souvent le Royaume de Dieu, qui implique la présence du Roi.
De quoi s'agit-il exactement ?
Selon la parole de Jésus, le Royaume de
Dieu, ou Royaume des cieux, évoque le
ciel, le séjour des bienheureux dans l'au-delà.
Cette demeure réservée aux élus dans la maison du Père et dans laquelle nous serons accueillis, le jour
de la mort physique ou au moment de la Parousie, c'est à dire lors du Retour en gloire du Christ vainqueur.
L'Evangile parle largement de cette
réalité, qui nous est chère, précieuse et merveilleusement réconfortante.
Mais ce n'est pas seulement cet aspect
des choses que Jésus nous invite à évoquer dans le "Notre Père".
Le Royaume de Dieu, c'est aussi le
Règne de Dieu. Or il semble
qu'aujourd'hui, Dieu ne soit plus le Maître dans le monde qu'il a crée.
Il suffit d'observer la réalité qui
nous entoure : partout règne le mal, l'injustice, la violence, la corruption...
Il semble que le monde soit comme détraqué. Qu'il aille à la dérive, comme un
navire qui a perdu ses amarres ou sa boussole.
Toutes les solutions proposées semblent
insuffisantes ou impuissantes pour endiguer cette invasion... des forces du
mal, les forces des ténèbres.
Jean, l'évangéliste, à écrit un jour
avec amertume : La lumière est venue
parmi les hommes, mais les hommes ont préféré les ténèbres car leurs oeuvres
sont mauvaises .
Le
Royaume de Dieu, ce n'est donc pas seulement la patrie céleste, c'est aussi
le règne de Dieu dans le temps présent, sur la terre, au milieu des hommes. Un
règne de paix, de justice véritable, de bonheur pour tous, d'épanouissement.
Un règne ou ne domine plus la recherchedu profit,
le mépris des plus faibles,
ou tout ce qui est faux,
tout ce qui estvain,
tout ce qui est mensonge ou tromperie
n'a plus droit de cité ...
Utopie s'écrieront les douteurs ! Les
chrétiens seraient-il seulement de doux rêveurs ? Jésus a cru à ce Royaume. Il
l'a formellement promis... et je
crois aux promesses du Christ.
L'apôtre Paul y a cru... Pierre, Jean,
Jacques et les autres apôtres y ont cru. Ils ont prié, Ils ont donné leur vie,
pour que vienne ce règne. Aurons-nous l'audace d'y croire et de reprendre
cette prière à notre compte !
Le
monde de Dieu réussira. Le Royaume de Dieu viendra. Il vient. Il est à la porte.
Ne nous fions pas aux apparences... La Parole de Dieu est formelle. Déjà dans
le monde, des signes perceptibles sont comme des bourgeons qui annoncent le
printemps. Soyons y attentifs.
Voici ce que dit la Bible : (je cite)
Lorsque le mal aura atteint son comble,
Le Seigneur apparaîtra du ciel, avec les
anges de sa puissance, au milieu d'une flamme de feu, pour punir ceux qui ne
connaissent pas Dieu, et ceux qui n'obéissent pas à l'Evangile. Ils auront pour
châtiment une ruine éternelle loin de la face du Seigneur... et de sa gloire,
lorsqu'il viendra ce jour là pour être glorifié dans ses saints et admiré par
tous ceux qui auront cru. (2 Th 1/7-10)
La
terre est réservée pour le feu, pour le jour du jugement et la ruine des hommes
impies. (2 Pierre 3/7)
Un
feu descendit du ciel et dévora les impies (Apocalypse 20/9)
Chantez
ses louanges... car le Seigneur tout puissant est entré dans son règne (Apo
19/6
Il
y aura un nouveau ciel et une nouvelle terre. Dieu habitera avec les hommes.
Ils seront son peuple. Oui Dieu lui même sera avec eux. Il essuiera toutes
larmes de leurs yeux, la mort ne sera plus, il n'y aura plus ni deuil, ni
douleur... car les premières choses auront disparues (Apo 21/3-4)
Que ton règne vienne ! Il serait
dommage de ne pas évoquer enfin le troisième aspect de la prière à propos du règne de Dieu.
Si nous attendons que Dieu règne
dans notre monde, qu'il y rétablisse
sa justice... qu'il transforme toute
chose selon sa promesse... avons-nous
aussi le désir qu'il règne dans notre coeur ? qu'il prenne, en quelque
sorte, la direction de notre vie personnelle ? "Règne en moi" dit un cantique que j'aime
particulièrement. La prière de Jésus nous rejoint dans notre vie quotidienne.
Acceptons-nous
que Dieu soit l'unique inspirateur de nos décisions; qu'il
préside nos choix... que l'Evangile oriente et façonne nos attitudes, nos
réactions ? Cela peut aller loin... jusque dans le Royaume de Dieu... Si
nous perdons un tyran (notre moi)... nous gagnerons la tendre affection d'un
Père, un vrai Père, plein de délicatesse, plein de bonté... plein d'intentions
bienveillantes...
Il nous conduira par des chemins qui
parfois peut-être nous surprendront...
mais qui, à échéance, s'avéreront être des chemins de lumière, de paix et de
bonheur infini.
C'est un choix qui nous appartient. Il
serait regrettable cependant de ne pas prendre la bonne direction !
QUETA VOLONTE SOIT FAITE
Il faudrait beaucoup de temps pour
examiner tout ce que la Bible dit à propos de la Volonté de Dieu. Nous nous
contenterons d'un bref survol.
La
volonté de Dieu, c'est le plan de Dieu, c'est ce qui
ouvre le chemin de la suprême destinée de l'homme. C'est l'appel à vivre en
accord avec les magnifiques projets que Dieu a pour nous.
La
volonté de Dieu, c'est que nous soyons heureux, épanouis,
forts, capables de surmonter l'adversité, capables de vaincre le mal sous
toutes ses formes... par la force de l'amour.
La Bible déclare sans équivoque : La volonté de Dieu , elle est bonne,
agréable et parfaite.
Et encore : Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, libérés, et parviennent à
la connaissance de la vérité... ajoutons : en suivant les voies de
l'Evangile, en le mettant en pratique.
Une certaine méconnaissance de la
Révélation,
conduits certains à considérer la volonté de Dieu comme une sorte de
fatalité à laquelle on ne peut échapper... et qu'il faut subir. Avec
fatalisme, on dit en soupirant : C'est la volonté de Dieu"... Mektoub ou
In cha Allah disent les musulmans.
La volonté de Dieu devient alors une
chape pesante au-dessus de nos tètes... un fardeau lourd à porter.... Mais
telle n'est pas la volonté de Dieu ! Ce n'est là qu'une caricature.
Non, la volonté de Dieu est un souffle
de vie abondante, généreuse, bienfaisante.
Répondant un jour à une question, Jésus
a dit : Vous qui avez des enfants, leur
donneriez-vous de mauvaises choses ? Non ; alors, à combien plus forte raison,
votre Père Céleste donnera-t-il de bonnes choses à tous ceux qui les lui
demanderont.
Bien sûr, accomplir la volonté de Dieu entraîne parfois quelques conflits
intérieurs. Car nous avons aussi notre volonté propre, nos désirs, nos
envies personnelles, nos pulsions... Et Dieu sait que cela peut nous
conduire à des catastrophes.
Un Père digne de ce nom,
ne peut pas laisser son enfant jouer avec le feu, avec du poison, ou avec des
instruments dangereux qui risquent de le blesser gravement.
Dans son entêtement, dans son aveuglement,
dans sa folie, l'homme est parfois tenté de dire : Non pas TA volonté soit
faite, mais MA volonté soit faite !
Oh Dieu
ne nous contraint pas... Il ne nous oblige pas... mais il nous indique toujours la voie lumineuse, la voie de la
sagesse... la voie du bonheur et de la paix profonde.
Et sur le chemin de Dieu, la joie,
l'emporte toujours sur la souffrance et l'échec.
Le Roi David, l'avait
compris... après d'amères expériences d'ailleurs. Il a écrit : Je prends plaisir, O Dieu, à faite ta
volonté (Ps 40/9).
Puissions-nous faire nôtres ces
paroles.
La
suite DU NOTRE PERE nous conduit à demander notre pain quotidien.
Comme un Père nourrit ses enfants, Dieu
prend soin des siens. Demandez et vous
recevrez nous dit Jésus. Rien n'est plus enrichissant pour la foi, que de
faire l'expérience personnelle de la générosité de Dieu. Dieu notre Père répond
réellement à la prière.
Nous sommes invités aussi à demander le pardon de nos fautes... Ceux qui connaissent le fardeau d'une
conscience chargée... savent combien cette faveur divine est précieuse. Le
péché est en nous un poison mortel... et son unique antidote est le pardon
divin...
Mais ce pardon est assorti d'une
exigence
: Que nous sachions apporter nous-mêmes
autour de nous, l'amour et le pardon dont nous sommes les heureux
bénéficiaires. Pardonner aux autres ce qu'ils nous ont fait... comme Dieu nous
pardonne ce que nous lui avons fait !
C'est ainsi que vivent les vrais hommes
libres.
Le pardon est une puissance de
libération extraordinaire.
Nous devons enfin prendre conscience
qu'il nous faut, avec l'aide de Dieu, nous
garder des pièges subtils de l'Adversaire... du Prince des Ténèbres.... du
Tentateur comme le nomme l'Evangile... (Pardonnez-moi, mais le temps limité de
cette conférence, ne me permet pas de développer ses divers sujets, qui ne
manquent pourtant pas d'intérêt)
Ainsi, à travers cette prière, ce texte
qui balise la vie chrétienne... nous apprenons à mieux connaître Dieu notre
Père et à enrichir la qualité des relations que nous sommes invités à partager
avec lui.
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Pour terminer cette évocation de la
paternité divine, je propose que nous nous arrêtions brièvement sur un des
textes les plus attachants de l'Evangile. Il s'agit d'une des paraboles de
Jésus, dans laquelle le Maître raconte l'histoire d'un père et des ses deux
fils.
C'est Luc, qui la rapporte au chapitre
15 (11-24) de son Evangile.
Voici d'abord le texte de Luc :
Un
homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son Père : Père, donne moi la part
de bien qui doit me revenir.
Et
le père leur partagea son avoir. Peu
de jours après, le jeune fils, partit pour un pays lointain. Il y dissipa
ses biens dans une vie de désordre. Quand
il eut tout dépensé, une grande famine survient dans ce pays et il commença
à se trouver dans l'indigence. Il alla se mettre au service d'un homme qui
l'envoya dans les champs garder des porcs. Il aurait bien voulu se remplir le
ventre des carouges que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait.
Alors,
rentrant en lui même, il se dit : Les ouvriers de mon Père ont du pain à
manger tandis que moi je meurs de faim. Je vais donc aller vers mon père et je
lui dirai : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite
plus d'être appelé ton fils. Traite moi comme un de tes ouvriers.
Il
alla vers son père.
Comme
il était encore loin, le père l'aperçu et fut pris d'une profonde
compassion pour lui. Il couru se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le
fils dit, Père j'ai péché envers le ciel et contre toi, je ne mérite plus
d'être appelé ton fils... Mais le père dit à ses serviteurs : vite, apportez la
plus belle robe et habillez-le ; mettez-lui un anneau au doigt, des sandales
aux pieds. Tuez le veau gras, mangeons et festoyons, car mon fils que
voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est
retrouvé.... Et ils se mirent à festoyer.
Le but de cette parabole est limpide :
Il s'agit de dévoiler les dispositions
de Dieu à notre égard, et la façon
dont nous nous comportons le plus souvent
avec lui.
Le
père de la parabole, c'est Dieu. C'est lui qui accepte sans rien dire,
sans un mot de reproche, le départ, l'éloignement de son fils... auquel, sur sa
demande, il a remis sa part d'héritage.
Quel père accepterait un tel marché ? Mais voilà,
encore une fois, il ne s'agit pas d'un Père comme les autres... Dieu nous aime.
Il nous veut libre, il respecte nos choix, nos libertés, à un niveau qui nous
dépasse... l'amour véritable ne peut contraindre l'autre.
Dieu
ne peut ni ne veut nous contraindre à accepter son amour, à l'aimer en
retour, à trouver notre bonheur en Lui.
Le
fils de la parabole, c'est l'homme, c'est chacun d'entre-nous, qui vivons
loin de Dieu, qui l'avons négligé, voire oublié... en dépensant, en gaspillant
selon nos caprices, le capital qu'il nous a donné : notre santé, notre temps,
notre force, nos capacités... sans la moindre reconnaissance.
Et
pendant ce temps, le Père silencieux, blessé dans son amour attend !
Mais voilà qu'un jour, le fils égaré
rencontre l'épreuve, les soucis, les difficultés. Le vent tourne. Il a
épuisé son héritage. Le voilà seul, sans ressource, désespéré. Ses propres amis
l'abandonnent.
C'est
alors qu'il décide en lui-même, au fond de sa conscience, de retourner vers son père afin d'implorer son pardon. Nul ne peut
mettre en doute la sincérité de cette repentance.
Et le
père veille chaque jour. Il attend, il espère le retour de son enfant, de
ce fils prodigue, objet de tout son amour.
Quand
un jour il l'aperçoit au loin, sur la
route poudreuse, son coeur de père bat très fort. Il ne tient plus. Il court
vers lui à sa rencontre et le serre très fort dans ses bras grands ouverts et
accueillants.
Là encore le père étonne. Voila un garnement qui mériterait une
bonne leçon, voire une vraie correction. Combien de pères humains
l'auraient renié, lui auraient fermé leur porte !
Son
père, lui, pardonne tout. Il l'élève sans même écouter l'aveu de ses fautes et son
repentir. Le père est débordé par ses sentiments, son émotion, sa joie.
Rien
n'est trop beau pour ce fils qui est revenu.
Cela
nous donne une idée de la démesure de l'amour de Dieu !
Festoyons,
réjouissons-nous. Mon fils était mort et il est revenu à la vie ; il était
perdu et il est retrouvé.
Telle est la conclusion de cette belle
histoire que raconte Jésus. Assurément, elle nous en dit plus sur l'amour de
Dieu, sur ses intentions, sur ses projets pour nous, que des pages et des pages
de savants livres de théologie ou de philosophie.
Personnellement, je n'oublierai jamais
le jour ou je me suis vraiment reconnu dans ce fils prodigue. Le jour ou
j'ai découvert qu'il s'agissait de ma propre histoire, de mes propres relations
plus ou moins lointaines et indifférentes avec Dieu... le jour ou j'ai
découvert l'amour du père pour moi. C'est cela qui a bouleversé ma vie.
Chacun peut en faire l'expérience. C'est au niveau de tous.
Ce
qui peut le mieux nous conduire dans l'intimité de Dieu, ce n'est pas la peur
du jugement, la crainte de l'enfer. Dieu ne doit pas inspirer la
terreur. On a sans doute trop insisté sur cela dans le passé.
C'est la découverte de l'amour du Père qui nous confond !
Je me suis efforcé de vous y rendre
sensible.
Puisse
ce survol rapide de l'Evangile,
cette vision de l'amour et de la bonté de Dieu notre Père, éclairer
nos vies, illuminer nos chemins.
Si vous le voulez bien, nous nous
retrouverons demain soir, pour le
dernier volet de ces entretiens : Jésus-Christ,
présence de Dieu au coeur de l'humanité.
Mais avant que nous nous quittions, je voudrais vous lire un Psaume de la
Bible. J'ai choisi le Psaume 34. Cette prière sublime à été écrite par le
Roi David.
David traversait alors un moment difficile. Il
était entre les mains d'ennemis cruels qui en voulaient à sa vie.
Mais il exprime tant de confiance, tant
de paix, tant de sérénité, que l'on peut percevoir combien sa foi était grande
et combien elle signifiait quelque chose dans sa vie.
Dieu n'était pas pour lui une hypothèse
ou une vague option intellectuelle ! Il était sa force, sa lumière, son
libérateur... et sa paix. David savait que Dieu était avec lui.
Il me reste à vous souhaiter une bonne
fin de soirée et à vous donner rendez-vous demain... où nous terminerons cette
série de causeries.
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