TITRES

ACCUEIL

    ARCHEOLOGIE DE LA BIBLE

    ARCHEOLOGIE DE LA BIBLE

    _______________

     

    L'archéologie a rendu un immense service à la Bible.

     

    Monsieur André Parrot est une personnalité éminente. Son autorité en matière d'archéologie orientale est incontestable.

     

    Membre de l'Institut, Directeur du Louvre, secrétaire général de la commission des fouilles au ministère des affaires étrangères, Directeur des Missions archéologiques françaises de Mari et de Larsa. Il a passé près de quarante années de sa vie en Terre Orientale.

     

    Monsieur Parrot nous a reçu très aimablement, avec beaucoup de simplicité il nous a expliqué ce que ses recherches, ses études, lui ont apporté dans le domaine de la Foi en la Parole de Dieu.

     

    Voici quelques extraits de l'entretien que nous avons eu avec lui.

     

    «Mes convictions religieuses ont été renforcées par l'archéologie. J'aurais perdu la foi si je n'avais pas trouvé des preuves profondes !"

     

    En voici des exemples :

     

    LES DECOUVERTES DE MARI

     

    Les fouilles entreprises dans les ruines de la ville de MARI sur le Haut-Euphrate ont jeté une

    lumière nouvelle sur la proto-histoire israélite c'est-à-dire essentiellement sur l'époque des patriarches.

     

    Jusqu'alors la haute critique avait nié l'authenticité des récits bibliques, elle prétendait que le contexte historique de la vie des patriarches que présentait la Bible était celui du VIIIe ou du VIIe siècle avant Jésus-Christ et que les récits relatifs aux patriarches étaient «des légendes» créées autour d'événements contemporains de la monarchie et attribuées par leurs auteurs aux origines de l'histoire d'ISRAEL.

     

    Les fouilles de MARI ont jeté un démenti formel sur ces affirmations en montrant que l'environnement historique des récits bibliques se rapportant aux patriarches était celui de la région du Haut-Euphrate entre le XXe et le XVIIIe siècle avant Jésus-Christ, soit ce que la Bible elle-même affirme.

     

    Il semble même qu'on ait été jusqu'à retrouver les traces de la famille d'Abraham dans une série de tablettes appelées «Lettres de MARI» et qui confirme la valeur et l'authenticité du récit biblique.

     

    L'une d'entre elles, en effet, mentionne la venue à CHARAN de la tribu des «Benjaminites» et l'établissement dans le temple du Dieu de la lune, SIN, d'une alliance entre ces Benjaminites et d'une autre tribu dont le nom Acadien signifie «Fils de la gauche».

     

    Or, le nom «Benjaminite» signifie, quant à lui, «fils de la droite». Ces noms ont une signification géographique : si on s'oriente face au soleil levant, le sud sera situé à droite et le nord à gauche.

     

    «Les fils de la droite» seront alors, les habitants du sud (par rapport à MARI bien entendu).

     

    Mais ce qui est intéressant à noter c'est que : GENESE 11, verset 31 nous dit que : la famille d'Abraham, «les Térachites», quitta UR en CHALDEE pour se rendre précisément à CHARAN où elle s'établit. Son lieu d'origine, UR, est situé en Basse-Mésopotamie, c'est-à-dire au Sud par rapport à CHARAN. Pour les hommes de MARI, les habitants d'UR sont les «Fils de la droite». Nous avons donc là de sérieuses raisons de croire que les «Benjaminites» des lettres de MARI ne sont pas autre chose que les «Térachites» dont la Bible affirme la migration depuis UR jusqu'à CHARAN, et nous avons alors une extraordinaire confirmation de l'authenticité et de la vérité historique du livre de la Genèse.

     

    LE TEXTE D'ESAIE

     

    "Une autre découverte extraordinaire est celle des Manuscrits dela mer Morte qui prouve, notamment, que le texte du livre d'Esaïe existait avant Jésus-Christ dans sa totalité..."

     

    Les théories selon lesquelles les 26 derniers chapitres du prophète Esaie et en particulier le chapitre 53 relatif aux souffrances du Messie auraient été écrits après coup, afin d'expliquer les souffrances d'un mystérieux «Maître de justice», ne tiennent pas devant l'examen des faits. Si l'on admet que le rouleau découvert près dela mer Morte est une copie d'un document plus ancien, il faut tenir compte du temps nécessaire à la rédaction, puis à l'expansion et à la diffusion de l'original, c'est-à-dire qu'il faut remonter à l'époque du prophète lui-même.

     

    LA THESE DES ESSENIENS

     

    Monsieur Parrot explique également pourquoi il est contre la thèse des Esséniens à Qumram.

     

    L'image que nous donne l'historien Flavius Josèphe des Esseniens diffère totalement de celle que nous offre les rouleaux dela mer Morte à propos de leurs auteurs : les Esséniens ont renoncé aux biens du monde pour vivre dans la pauvreté alors que les auteurs des manuscrits par contre possédaient un immense trésor dont on a retrouvé l'inventaire sur deux cylindres de cuivre.

     

    Les Esséniens, d'après Josèphe, vivaient clans le célibat le plus complet mais à Qumram on trouve un cimetière contenant des squelettes de femmes et d'enfants. Les Esséniens sont ensuite dépeints comme pacifistes or, parmi les rouleaux, on en trouve un consacré à la préparation de la guerre «des fils de la Lumière contre les fils des ténèbres», et le dernier document que l'on a découvert contient un plan de mobilisation générale. Il s'agit du «Rouleau du Temple». Josèphe nous montre les Esséniens comme se désintéressant complètement de Jérusalem et du Temple dont ils vivent éloignés dans l'ascétisme le plus rigoureux. A ce propos, le dernier document décrit des festivités bien étranges pour des ascètes : la fête du vin nouveau.

     

    La conclusion semble évidente : les Esséniens n'ont rien à voir avec les gens de Qumram. Ces derniers seraient plutôt une secte des Zélotes, comme les fouilles de Massada semblent le prouver puisque dans ce dernier bastion de la résistance zélote à l'envahisseur romain, on a retrouvé des copies exactes des documents de Qumram.

     

    «La Bible est pour moi LE MESSAGE DE DIEU AUX HOMMES et l'oeuvre de la révélation agissant au travers des hommes. L'Ancien Testament prépare le Nouveau. La révélation est progressive. C'est LE GESTE DE DIEU au travers du monde païen.

     

    L'Archéologie a rendu UN IMMENSE SERVICE A LA BIBLE mais pas à la haute-critique ! »

     

    LE MUSEE DU LOUVRE ET LA BIBLE

    «Le Musée du Louvre est, à juste titre, un des plus célèbres du monde. Non seulement par ce palais des rois de France qu'il abrite dans des murs chargés d'histoire, mais aussi par l'importance et la splendeur de ses collections. A l'intérieur de cet ensemble, le Département des antiquités orientales constitue une section qui ne ressemble à aucune autre, tant par l'ampleur de la zone géographique qu'elle recouvre, que par la durée chronologique qu'elle représente.

     

    Or, voici que dans ce domaine immense, la zone proche-orientale se fait tout particulièrement attirante. Ne représente-t-elle pas pour tous les hommes, le berceau de la civilisation et pour les croyants, la terre où la Révélation s'est manifestée, «à plusieurs reprises et de diverses manières». A ce double titre, elle devait fatalement retenir puis captiver l'attention, car en face des monuments, on se sent brusquement placé devant une réalité qui ne trompe pas mais qui ne se révèle pourtant pas immédiatement.

     

    Nous avons voulu grâce aux monuments du Louvre, replacer «la Bible en son temps».

     

    En raison même de notre fidélité scripturaire, il est indispensable de replacer pour les bien ou mieux comprendre, tous les vieux récits de l'Ancien Testament, dans le cadre historique et géographique qui fut le leur.

     

    Et c'est l'immense service que nous aura rendu l'archéologie de ces cent dernières années.

     

    En nous libérant de la seule critique interne des textes, elle nous a révélé qu'au lieu de n'avoir à notre disposition qu'un mélange de traditions plus ou moins disparates et au jugement de beaucoup, plus ou moins fantaisistes, nous possédions «un trésor de souvenirs exacts sur les origines du peuple d'Israël».

     

    Après avoir, par une abondante documentation et illustration, expliqué certains textes bibliques, le Professeur PARROT termine son livre par cette dernière explication :

     

    «Nous croyons enfin qu'une parole de Saint Paul demeure inexplicable sans l'archéologie. C'est celle où l'apôtre écrit : «Maintenant nous voyons confusément comme dans un miroir». Or, le propre de nos miroirs modernes, n'est-il pas au contraire de reproduire, avec une absolue netteté, l'image de celui qui s'y observe ?

     

    Une fois de plus la connaissance du monde antique dans ses objets de la vie quotidienne, va nous aider à retrouver le sens exact du texte et évitera aux exégètes et aux commentateurs, une interprétation plus ou moins fantaisiste. Les miroirs anciens étaient en métal poli, l'image qui s'y reflétait était fatalement imparfaite, floue, partout «confuse». L'explication de la parole paulinienne est donc très simple.

     

    Et par cette conclusion :

    Les pierres crieront ,disait un jour Jésus (Luc 19:40). Il est certain qu'il y a un langage des pierres. Ils furent, en effet, les contemporains d'événements que, croyants et agnostiques, ne peuvent pas ignorer, puisqu'ils ont marqué à jamais l'histoire de l'humanité.

     

    "TERRE DU CHRIST"

     

    «Une fois de plus, comme trop souvent en Palestine où la main de l'homme a ajouté à celle de Dieu, on croit entendre la voix de l'ange aux femmes du matin de Pâques : «Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n'est point ici»(Luc 24:5-6), mais bien plutôt, pour ceux qui ont su voir, aux bords du lac de Tibériade, à quelque boucle du Jourdain ou sur quelque coteau rocailleux de Judée. Mais encore plus dans ces paroles qui ont les «promesses de la vie éternelle», comme deux mille ans de vie l'ont déjà démontré et en donnent l'absolue certitude. Le ciel et la terre passeront et la Palestine pourra connaître de nouvelles métamorphoses, les Paroles, elles, ne passeront pas.

     

    N'est-ce pas le moment de redire avec le Psalmiste : «Qu'est-ce que l'homme ?» Sans doute ce dernier croit-t-il pouvoir se lancer aujourd'hui à la conquête du cosmos, mais il est incapable de franchir le seuil de la vie et d'interdire à la mort d'entrer. L'essentiel lui échappe, alors que tout s'accorde à affirmer que Jésus de Nazareth, lui, fut maître sur toutela création. On a vraiment peine à croire que les témoins d'abord, qui ont cru en Lui parce qu'ils avaient vu, et les millions de chrétiens ensuite, qui ont cru aux témoins, mais eux, sans avoir vu, aient été et nous après eux, victimes d'une aussi gigantesque escroquerie. Le dossier est là, à notre disposition. »

     

    André Parrot

    (Directeur du Musée du Louvre)