COMMENT
LA BIBLE S’EST- ELLE FORMEE ?
______________________________________
Dès
les premiers jours de la création, dans
le Jardin d’Eden, l’Eternel Dieu a parlé
à l’homme. (Gn 1.28) Mais la véritable
aventure de La Parole de Dieu ne débutera qu’après plusieurs millénaires,
avec Abraham, le nomade.
Lentement,
pas à pas, Dieu s’exprimera dans le langage
des hommes. La genèse de notre Bible est intimement liée à l’histoire et au
génie d’un peuple à part : les Hébreux, le peuple de Dieu.
Environ
2000 ans avant Jésus-Christ, Ur la
grande cité de Mésopotamie, était un remarquable centre de civilisation et de
culture. On y adorait de multiples dieux. C’est en ces lieux qu’Abraham perçu
un appel intérieur, une présence, une voix qui lui traçait un chemin… Conscient
d’entendre une parole du Dieu unique, Abraham se mit en route vers une terre
étrangère… Ainsi commença l’histoire de
la Bible. Dieu ne cessera de parler à Abraham. Il le guidera, le conduira, par
des routes étranges parfois, pour élever son âme et développer sa
confiance. Il faudra cependant plusieurs siècles pour que cette parole
prenne la forme des premiers écrits.
La
parole écrite, sera précédée d’une longue tradition orale. Les patriarches, les sages, un peu comme nos
troubadours du moyen-âge, furent en un temps la mémoire du peuple. Ils parlaient d’eux-mêmes et des ancêtres. Ils
témoignaient, racontaient leur découverte du Dieu vivant. Tout cela d’une
manière à la fois très humaine et très divine. Dieu assistait ces hommes. Un
souffle divin (souffle - ruah -, en hébreu, veut dire Esprit) accompagnait ce
travail de transmission et de maturation. A travers ces hommes, qui n’en
avaient probablement pas conscience, Dieu parlait déjà à toute l’humanité.
Peut-être
existait-il quelques tablettes sur lesquelles étaient consignées des listes
généalogiques ? On a retrouvé, datant de ces époques, des milliers de ces
précieuses tablettes, sortes de briques d’argile, sur lesquelles on gravait au
stylet une écriture plus ou moins complexe. Certaines tablettes évoquent le
jardin d’Eden ou l’histoire mésopotamienne du déluge. On peut les voir
aujourd’hui dans nos musées.
Moïse,
instruit dans toute la science des Egyptiens, maîtrisait parfaitement l’écriture. C’est à lui que l’on doit les
premiers écrits de notre Bible. Après la
sortie d’Egypte, sur la montagne du Sinaï,
Moïse reçut des mains de Dieu, les Tables de la Loi (Les Dix Commandements : Exode 20). Il
rédigea ensuite au cours de sa longue vie, un ensemble littéraire
impressionnant que les Juifs appellent La Thora (les cinq premiers livres de
nos Bibles). Même s’il faut admettre,
avec de nombreux spécialistes, que les générations suivantes, inspirées par l’Esprit, firent
quelques apports, face à des situations nouvelles, la Loi demeure pleinement
l’œuvre de Moïse.
Jusqu’à
l’époque des Rois, les tribus étaient dispersées, sans autorité centrale ni
lien véritable. Vers l’an 1000 avant
J.C. le roi David unifia le peuple et
constitua la nation d’Israël. Salomon son fils, porta le Royaume à son apogée.
C’est
à la cour de Salomon que sages et
scribes inspirés par Dieu, commencent à rédiger l’histoire d’Israël. (Les livres
de Samuel, Rois, Chroniques …) Mais une intention divine les éclaire. Le
livre n’est pas une simple chronique, un
texte d’archive, c’est un témoignage, une catéchèse. Il veut transmettre la foi
d’Israël, l’espérance d’Israël, et guider les hommes dans leur marche avec le
Seigneur.
Eclairés
par l’Esprit Saint, les auteurs, vont dévoiler la présence de Dieu dans
l’histoire, les infidélités des hommes et leurs tragiques conséquences, les
bontés de l’Eternel et son immuable volonté de les sauver. Le Dieu invisible
mais bien présent, intervient directement, se manifeste à chaque instant. Le
texte en rend compte. C’est au cœur des évènements que les Hébreux font
l’expérience de la réalité Divine. Sous son regard, Israël est en route. Pour les auteurs bibliques, chaque évènement
est parole de Dieu… et Dieu est derrière
chaque événement. Ainsi, peu à peu cet ensemble auquel on donnera plus tard le
nom de Bible (Le Livre) va se constituer.
Dans
les périodes de relâchement spirituel, les Prophètes proclameront un message de réveil, d’avertissement.
Dénonçant avec force, avec violence, l’attitude idolâtre du peuple et de ses
chefs… ils auront parfois des intuitions
émouvantes sur la douceur, sur les
bontés infinies du Dieu de la vie… dont l’apôtre Jean dira bien plus
tard « qu’Il est Amour ».
Les
Hébreux donneront le nom de Nébiim aux livres prophétiques qui prendront naturellement
leur place dans cette sorte de bibliothèque rassemblant tous les « livres
saints ».
Une
période de l’histoire va favoriser particulièrement la création littéraire
d’Israël. C’est l’exil à Babylone. Pendant 70 ans, le peuple Juif vit loin de
chez lui. Il a tout perdu : sa terre, son roi, son temple… va-t-il perdre
sa foi en Dieu ? Des prophètes comme Ezéchiel et d’autres vont soutenir
leurs frères et délivrer l’extraordinaire
message d’espérance qui a été conservé dans nos Bibles.
Environ
500 ans avant J.C, au retour de l’exil perçu comme un geste du Dieu libérateur, sous
l’influence d’hommes comme Esdras, se constituera la dernière partie de
l’Ancien Testament : Les Ecrits, en Hébreux Kétoubim. (Psaumes, Proverbes
et livres de sagesse)
Telle
est donc, trop rapidement esquissée, l’histoire de la formation de l’Ancien Testament
dont l’autorité s’est imposée d’elle-même par un extraordinaire rayonnement de
puissance de sagesse, de lumière et de foi.
S’il
a fallu près de 15 siècles pour que le recueil de l’Ancienne Alliance soit
complet, un siècle suffira pratiquement pour le Nouveau Testament dont
tous les livres ont été écrits durant une période qui ne dépasse guère 50 ans.
Résumons.
Après
une trentaine d’années de prédication orale, faisant suite à la résurrection et
l’ascension de Jésus, on rédigera les Evangiles. (Matthieu, Marc et Luc) dans
lesquels seront consignées les paroles et les actes de Jésus. Après avoir
édifié des communautés chrétiennes, Paul et quelques autres disciples (Pierre,
Jacques, Jean, Jude) écriront pour éclairer la foi des croyants. Ce sont les
épîtres, souvent écrits de circonstances, si précieuses aujourd’hui. Luc nous
laissera les Actes des apôtres, évoquant
l’extraordinaire travail accomplit par ces pionniers pour la diffusion de la
vérité.
Enfin
vers la fin du premier siècle, Jean écrira son Evangile ainsi que le livre qui
vient mettre un point final à notre Bible : l’Apocalypse, que l’on appelle
parfois, le Livre du Christ vainqueur. Extraordinaire message de foi et
d’espérance qui, en un sens, résume toute la Bible.
|