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    LA BIBLE INSPIREE DE DIEU

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    Toute Ecriture est inspirée de Dieu 2 Timothée 3.16 ;

     

    Le mot inspiré est une traduction du grec « Théopneustos » formé lui-même de « Théo », qui veut dire Dieu et « pneo » qui veut dire souffler.

    C’est avec une foi entière que nous accueillons la réalité de l’inspiration scripturaire. Une affirmation élémentaire de la conscience chrétienne.

    Dieu nous parle. Il s’adresse à nous dans un langage que nous pouvons comprendre, un langage qui nous éveille aux choses de l’Esprit, un langage qui nous révèle des vérités  cachées… qui nous permet de savoir qui il est et qui nous sommes devant lui… C’est poussés  par l’Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu. ( 2 Pierre 1.21) Et cette inspiration s’étend aux Ecritures dans leur totalité et dans leurs détails. Il serait illusoire d’éliminer de cette inspiration des passages de la Bible qui nous gêneraient pour quelques raisons que ce soit.

     

    Comment le peuple d’Israël en est-il arrivé à regarder tel ou tel livre comme revêtu d’une autorité divine ? Comment concevoir cette sorte d’intrusion de la parole divine dans la parole humaine ?

     

    Pour tenter de mieux comprendre les modalités concrètes et infiniment souples de l’action divine, il nous semble  intéressant de considérer l’histoire et les circonstances providentielles qui ont conduit Israël à cette foi. En fait, les Hébreux ne se sont jamais vraiment posés de question sur le « phénomène » de l’inspiration. Dieu agit, Dieu intervient tout naturellement, parce qu’il est intimement associé à l’histoire de son peuple. Cela vaut toute explication.

     

    Il faut savoir que dans le passé, l’activité littéraire d’Israël, et cela est vrai pour l’ensemble des peuples sémites, n’est qu’un mode secondaire d’expression. Ce qui est au premier plan, c’est la parole vivante, la parole proclamée.

    Dans la mentalité d’Israël, au début de son histoire,  la pensée qu’un écrit puisse avoir une autorité divine est totalement étrangère ! Une parole ne peut être qu’une voix, un homme qui parle, qui s’adresse au peuple directement. On est encore dans la civilisation de l’oral.

     

    Lorsque l’on entend chez un orateur, une grande sagesse, une autorité spirituelle certaine,  on considère que Dieu parle à travers un tel homme. Il  s’impose comme détenteur d’un mandat divin. « Je mets mes parole dans ta bouche » dit le Seigneur (Es 51.16 ; Jr 1.9). Et bien sûr, si la parole proclamée prend la forme d’un écrit, on y reconnaîtra le souffle divin parce que l’écrit renverra à la parole vivante. Mais la référence fondamentale demeure la parole directe, la parole proclamée

     

    Il ne semble pas disent les historiens de la Bible, qu’antérieurement à l’époque du roi Josias (640-608) on ait fait appel d’une manière habituelle à l’autorité d’un texte écrit, quel qu’il fût, auquel on aurait reconnu le caractère de code sacré officiel.

     La vie religieuse de la nation reposait sur une parole vivante qui remontait à Moïse et qui se perpétuait dans la personne des prophètes, des scribes et des rois, regardés comme les représentants de Dieu et les interprètes autorisés de ses volontés. Les écrits anciens étaient conservés avec le plus grand soin par les Lévites (Dt 31.24-26 ; Jos 24.26 ; 1 S 10.25), tout comme les annales officielles dans les archives royales (2 S 20.24 ; 1 R 11.41).

     

    On constate que les prophètes-écrivains, lorsqu’ils parlaient de la loi, avaient en vue, non un code écrit mais l’enseignement donné au nom de Dieu, par des hommes inspirés ou par des prêtres. (Os 4.6 ; 8.1 ; Am 2.4 ; Es 1.10 ; Es 2.3, Mi 4.2...)

     

    A partir du règne de Josias, les choses deviennent différentes. On est en 621. En accomplissant des travaux dans le Temple,  on y découvre le Livre de la Loi. C’est à partir de ce moment là que le Livre est regardé comme le recueil officiel des lois établies par Dieu pour son peuple.

     

    C’est sans doute le prophétisme qui a contribué le plus explicitement à l’éclosion de l’idée d’inspiration divine. C’est aux oracles prophétique que semble s’être attachée en tout premier lieu, la foi en une parole incarnée.

     

    Par ailleurs, les Hébreux avaient un sens développé de l’autorité législative et juridique. L’ensemble des prescriptions qui réglaient la vie nationale avait à leurs yeux une importante religieuse exceptionnelle. Les lois relèvent de l’autorité divine, car tous les aspects de la vie de l’homme sont soumis au divin. On retrouve le sens de la transcendance propre à Israël.  Moïse, le législateur, l’homme qui a donné la Loi au peuple de la part de Dieu, l’homme qui a rencontré Dieu sur la montagne,  est un homme inspiré et son œuvre est parole de Dieu

     

    La Loi, les Prophètes… il reste les Ecrits. L’autorité du sage remonte en Orient à l’époque lointaine des clans patriarcaux et familiaux. Elle est encore un des fondements de la constitution sociale des nomades. Au désert, au cours des longues veilles ou à l’occasion de discussions sur les affaires qui intéressent le clan,  le « sage » apparaît comme un messager  inspiré de Dieu. Souvent l’apanage des plus anciens, elle peut être cependant le fait de jeunes chefs tel David, que la Bible dit « aussi sage qu’un messager de Dieu » (2 S 14.20). Les Ecrits des sages (Psaumes, Proverbes etc.) furent ainsi  reçus au sein de ce vaste mouvement animé par le puissant souffle de l’Eternel. ( D’après Robert et Tricot « Initiation Biblique »)

     

    Plus de 3800 fois, la Bible proclame : Ainsi parle le Seigneur !  Lorsqu’il écrit aux chrétiens de Thessalonique, Paul n’hésite pas à employer l’expression  Parole de Dieu  pour désigner l’ensemble des Ecritures (Y compris le N.T.) ( 2 Th 2.13)

    Jésus lui-même, en Matthieu 19.4-5, citant un texte écrit par Moïse, déclare sans équivoque : Dieu a dit… attestant qu’il assimile ce qu’à dit Moïse à la parole même  de Dieu.   On peut préciser que pendant toute sa vie, Jésus a manifesté cette conviction absolue, qu’obéir à l’Ecriture, c’est obéir à Dieu. (Matthieu 4.4)

     

    L’Ecriture entière se définit donc clairement  comme Parole de Dieu.  Un auteur chrétien déclare : On peut dire que la Bible est la Parole de Dieu dans un sens aussi rigoureux que si Dieu avait parlé sans intermédiaire. Une telle affirmation mérite cependant d’être nuancée.

     

    Le phénomène de l’inspiration relève de l’action de Dieu. En conséquence, il n’est pas directement observable. Il nous faut admettre que le mot inspiration est facilement ambigu. Le risque de lui donner un contenu à notre convenance n’est jamais loin.

     

    Si l’inspiration est bien affirmée, elle n’est pas expliquée.  Tout au plus pouvons-nous proposer quelques pistes de réflexion. En premier lieu, Dieu n’est pas à court de moyens et ce qui nous paraît impossible ne l’est pas forcément pour lui. S’il avait voulu se passer de l’intermédiaire des hommes, il l’aurait pu.

    En fait, il ne le fit qu’une seule fois, lorsqu’il écrivit lui-même sa loi sur les tables de pierre, au Mont Sinaï. Pour le reste, il a choisi d’associer l’homme à la révélation.

    La révélation n’a rien à voir avec une quelconque « écriture automatique ». L’homme n’est pas non plus un simple secrétaire.  L’amour que Dieu a pour sa créature, l’empêchait de l’utiliser comme une vulgaire machine » (De la Parole aux Actes)

     

    Si Dieu est réellement l’auteur des livres qui constituent notre Bible, ces livres n’en ont pas moins un auteur humain.  On peut en reconnaître le style personnel, la mentalité, la culture, la pensée, le milieu… L’œuvre de l’homme limiterait-elle l’œuvre de Dieu ? Il serait vain de vouloir discerner la part de l’un et de l’autre auteur. Autant chercher à doser en nos actes ce qui revient à la grâce et à notre liberté ! Dieu n’agit pas à côté de nous. Il agit en nous. Il guide avec respect notre liberté. Dans la Bible, on peut dire que tout est de Dieu et que tout est de l’homme !  Comme dans la musique disait un humoriste, où tout est du piano et tout est du pianiste !

     

    « L’inspiration scripturaire est cette action de Dieu qui fait qu’un chroniqueur fait son métier de chroniqueur, qu’un poète écrit des poèmes, qu’un prophète accomplit sa mission de prophète et que ces auteurs divers tracent souvent sans le savoir le chemin que Dieu prend pour parler à son peuple et susciter leur réponse.

    L’inspiration est nécessairement globale. Elle donne à tous les auteurs de la Bible, d’avoir composé, chacun à sa place, cet ensemble littéraire qu’est la Bible, la littérature d’Israël et sa culture. Tout est nécessaire dans la Bible  car toute l’expérience d’Israël  a contribué à former l’humanité du Christ comme étaient nécessaires les trente années qu’il a vécues à Nazareth, ou il a appris, au contact des hommes, ce qu’est l’existence humaine. Il y a un parallélisme entre l ‘inspiration de l’Ecriture et l’Incarnation. » (Jaques Guillet)

     

    « Nous disons avec force, que l’Esprit a soutenu, gouverné les auteurs de la Bible, mais  nous ne disons pas comment il l’a fait » précise le Professeur Henri Blocher.

    Le Seigneur qui réalise à chaque instant son plan par le jeu de toutes les causes secondes à l’œuvre dans le monde, le Dieu qui produit le « vouloir et le faire » et dont la détermination fonde toute la liberté, n’est pas en peine s’il doit faire parler ses envoyés en son Nom.

     

    « Les limites de notre compréhension nous interdisent de saisir le « comment » de l’inspiration, mais nous devons affirmer que Dieu a réussi à concilier un parfait contrôle de sa Parole avec une pleine liberté de l’homme dans son travail d’écriture. » (P.A.)

     

    Il en va de la Parole Ecrite, comme de la Parole Vivante : Jésus lui-même est à la fois vrai Dieu et vrai homme ; en lui, il y a tout de Dieu et tout de l’homme – sauf le péché -. La Parole de Dieu ne s’offre pas à nous moins humblement que son Fils ! Le Verbe s’est fait chair et il à habité parmi nous (Jean 1.14). L’inspiration, c’est le lien mystérieux du divin et de l’humain dans la Bible. D’une certaine manière, et toutes proportions gardées, nous expérimentons tous un peu cela quand nous vivons ce que Paul explique lorsqu’il déclare l’Esprit (de Dieu) se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu.

     

    On s’imagine souvent que l’inspiration rend tout historique. Et qu’elle exige une lecture essentiellement littérale. Il n’en est rien. Il peut y avoir de la poésie inspirée, du drame inspiré, même de la fiction inspirée (une parabole par exemple) Le livre de Jonas n’est sans doute pas de l’histoire pure, mais une sorte de longue parabole. Il nous transmet une vérité sur le désir du Créateur de voir toutes les nations se convertir à la confession de son nom et à une morale qui apporte de bonheur à tous… et nous pouvons accueillir cette vérité comme une parole inspirée de Dieu pour nous !

     

    Faut-il comprendre que les écrivains sacrés ont été garantis par l’Esprit de toute erreur en matière historique  Aucun d’entre eux ne semble revendiquer la prétention à l’infaillibilité absolue.

     

    La préface de l’Evangile de Luc est particulièrement significative à ce propos.

    Luc à conscience de faire l’œuvre d’un historien consciencieux. Il se documente aux sources les plus sûres. Il s’informe exactement de tout (Lc 1.1-4)… pour dire cela autrement, il cherche les meilleures garanties… précisément parce qu’il est conscient de faire une œuvre humaine, il travaille avec une scrupuleuse fidélité.

    Il ne prétend nulle part que son texte soit l’œuvre directe du Saint Esprit !  Les garanties dont il s’entourent prouvent le contraire.

     

    Cela dit, une fois encore, au-delà des détails historiques, parfois discutables (laissons cela aux spécialistes) la Parole de foi demeure, et c’est là ce qui nous intéresse. Historique ou non, qu’est ce que Dieu veut me dire aujourd’hui par tel ou tel passage … tel qu’il est écrit ?

     

    Pour une approche saine de cette Parole inspirée, il convient de signaler deux déviances malheureusement assez classiques.

     

    La première consiste à ne voir que son aspect humain, à la manière de ces Juifs qui refusaient de suivre Jésus parce qu’ils le connaissaient trop bien…Il n’est que le fils du charpentier,  un simple villageois de Nazareth…(Matthieu 13.55)

    Ainsi certains adeptes d’une théologie dite libérale, ne regardent la Bible que comme un document humain, vénérable sans doute, mais pas plus, qu’il faut disséquer, analyser, critiquer pour en découvrir les origines, les sources et finalement lui faire dire… à peu près ce que l’on veut !  Il va sans dire que telle n’est pas notre approche !

     

    Un autre danger consiste à refuser ou à réduire plus ou moins totalement son aspect humain pour n’en garder qu’une vision proche de celle des Musulmans vis à vis du Coran dont il assurent qu’il a été dicté par Allah à son prophète d’une façon très mécanique, très matérielle, très littérale. Mais ainsi, le texte est figé,  sans vitalité avec, à la limite, un risque d’idolâtrie du texte ! Rien à voir avec la Bible qui demeure jaillissante, pleine de vie.

     

    Car l’Esprit qui a soufflé sur les auteurs de la Bible, souffle aujourd’hui sur ses lecteurs dont les cœurs s’ouvrent. L’Esprit nous dévoile ainsi ses trésors inestimables.

     

    Les chrétiens parlent d’inspiration plénière des Ecritures. La formule est heureuse. Gaussen a cette belle envolée : « L’Ecriture, c’est Dieu parlant dans l’homme, Dieu parlant par l’homme, Dieu parlant comme l’homme, Dieu parlant pour l’homme ».

     

    Tout au long de la grande aventure humaine, Dieu s’est manifesté. Il est toujours présent. Aujourd’hui encore, il accompagne sa créature. Au plus profond, il lui parle. Dans le parfait respect des évènements il conduit le monde vers son terme… jusqu’à la pleine victoire de la lumière et de l’amour.  Dans cette perspective, on comprend mieux le sens de l’inspiration : Un véritable et merveilleux dialogue d’amour entre l’esprit de l’homme et l’Esprit de Dieu qui nous aime et qui nous veut du bien.